LES SOURCES DE la Thérapie Narrative


Une histoire de territoire et d'identité



Les fondateurs

La thérapie narrative a été développée par deux psychologues australiens, Michael White et son collègue et ami David Epston. L'histoire retient avant tout Michael White comme le fondateur de la Thérapie narrative.

 

  • Michael White, né le 29 décembre 1948 à Adélaïde et décédé le 4 avril 2008 à San Diego USA, est diplômé de l'Université d'Australie du Sud en 1979. Il a débuté sa profession comme travailleur social auprès des communautés aborigènes qu'il allait rencontrer en pilotant son avion. Sa ligne de conduite a été marquée par la générosité, l'écoute et le respect absolu des différences. Il a été le codirecteur du Dulwich Centre à Adélaïde où il pratiquait la thérapie familiale. En 2008, peu de temps avant sa mort, il fonde avec Maggie Carey, Rob Hall le "Narrative Practices Adelaide. Ce centre de thérapie narrative et de formation va intégrer de nouveaux intervenants, acquérir une vocation internationale, perpétuer et développer le travail de Michael White. Si la thérapie narrative est pratiquée depuis le début des années 80, c'est la publication de l'ouvrage "Narratives Means to Therapeutic Ends" en 1990 qui la fait connaître mondialement. Elle fera sont apparition en France en 2004.
  • David Epston, né en 1944 à Peterborough au Canada, Diplômé en Sociologie et Anthropologie de l'Université d'Auckland, en développement communautaire par la Edinburgh University en 1971, et en Etudes Sociales Appliquées par la Warwick University en 1976 en Angleterre. David Epston a comme Michael White commencé sa carrière comme travailleur social à l’hôpital d'Auckland.

Particularités de cette thérapie

La pratique narrative s'appuie sur une posture particulière et des outils imaginés par Michael. White (externalisation, paysages et cartes, échafaudages...) que la thérapie narrative mobilise lors des conversations narratives.

 

L'APPROCHE DU THÉRAPEUTE "DÉTONNE" DE LA POSTURE "CONVENTIONNELLE" :

  • Le thérapeute se comporte avec une grande humilité car il met sa connaissance et sa capacité d'influence au service de son patient qui, lui,  est considéré comme le vrai sachant, expert du problème. Il doit donc déqualifier en lui le "regard d'expert" pour épouser le "regard d'amour" qu'il place en soutien à l'autre.
  • Le thérapeute assume pourtant d'exercer une influence par ses questions, frappées d'une curiosité sincère. il collabore aussi avec le patient par ses propres réactions et les "déclosions" (paroles du thérapeute qui a une action thérapeutique sur la personne).

HISTOIRE DOMINANTE SATURÉE & HISTOIRE ALTERNATIVE :

 

Nos croyances comme les discours déterminent la façon dont nous pouvons nous voir et ce que nous nous disons sur l'expérience en question ou l'interaction. Nous portons simultanément plusieurs histoires avec nous, telles que des histoires sur nos relations, nos carrières, nos faiblesses, nos forces, nos échecs ou nos futurs possibles. La thérapie narrative met l'accent sur l'exploration de ces histoires car elles peuvent avoir un impact significatif sur notre comportement et notre prise de décision.

 


Alors que les personnes élargissent leur vision d'eux-même et explorent des informations supplémentaires, il peut y avoir de la place pour des changements sains dans nos pensées, nos sentiments et nos comportements. Lorsqu'il y a de l'espace entre nous et notre problème, nous pouvons mieux étudier et choisir ce qui nous sert et ce qui ne l'est pas. La thérapie narrative n'est pas destinée à changer une personne mais à lui permettre de devenir l'expert de sa vie.

Documentation narrative

Michael White et David Epston ont, dans de nombreux cas, souligné la nécessité de soutenir la narration du patient par des écrits, des formulaires et des attestations, qui sont autant de moyens de renforcer les fines traces de l'histoire alternative qui a pu émerger au cours des conversations ; il s'agit alors justement d'épaissir encore ces traces par la production de ces écrits. C'est une autre particularité et une manifestation de la créativité dont peuvent et doivent faire preuve les thérapeutes narratifs.